Bercy a dévoilé, en fin de semaine dernière, les premières simulations précises des baisses d'impôts économiques locaux pour les entreprises. Ce sont quelque 600 000 entreprises qui vont bénéficier de 10 milliards d'euros de baisses, leur répartition étant assez inégale sur le territoire.
La mesure, réclamée depuis longtemps par le Medef, a été initiée dans le cadre du plan de relance et actée dans la loi de finances pour 2021 : 10 milliards d’euros de baisse des impôts économiques locaux (appelés par le gouvernement impôts de production) à partir de 2021.
Les impôts concernés
Il s’agit de la combinaison de trois mesures. D’abord, la réduction de moitié de la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises), de la CFE (cotisation foncière des entreprises) et de la TFPB (taxe foncière sur les propriétés bâties) pour les établissements industriels ; ensuite, l’abaissement d’un point (de 3 à 2 %) du taux de plafonnement de la CET (cotisation économique territoriale).
La baisse de la CVAE (qui correspond à la suppression de la part régionale de cette taxe) rapportera aux entreprises 7,27 milliards d’euros. La baisse de la TFPB représentera 1,75 milliard d’euros et celle de la CFE, 1,53 milliard. Soit au total 10,55 milliards d’euros.
C’étaient essentiellement les établissements industriels qui devaient être concernés par ces mesures, selon le gouvernement : « Alors que l’industrie représente moins de 14 % de la valeur ajoutée nationale, détaille Bercy, elle assume presque 20 % des impôts de production. »
Sauf que si les baisses de CFE et TFPB ne sont applicables aux entreprises qu’au titre de leurs établissements industriels, la baisse de la CVAE s’applique, en revanche, à toutes les entreprises, ce qui déséquilibre, mécaniquement, le dispositif (voir ci-dessous).
Pour les plus petites entreprises (moins de 500 000 euros de chiffre d’affaires) qui ne sont pas redevables de la CVAE, le gain se fera sur la baisse du taux de plafonnement de la CET.